Mercredi 17 novembre 2021
Bloc 3B Symposium
Apprentissage et numérique (2/2)
Regards croisés sur l’enseignement et l’apprentissage à distance au primaire et au secondaire durant la crise de la COVID-19
À travers le monde, les acteurs du milieu scolaire ont été contraints de s’adapter rapidement aux bouleversements provoqués par la pandémie de COVID-19. L’enseignement à distance, alors peu répandu aux ordres primaire et secondaire, s’est imposé de lui-même (Pelletier et al., 2021). Face à cette situation particulièrement nouvelle, plusieurs chercheurs ont fait le bilan des initiatives mises en place et dégagé les enjeux de cette modalité d’enseignement auprès des enfants et des jeunes (Baudoin et al., 2020; Croze, 2021; Duroisin et Beauset, 2021; Durpaire, 2020; Issaieva et al., 2020; Lanoix et al., 2021). Dans ce symposium, nous invitons dans un premier temps plusieurs de ces chercheurs à partager les résultats des enquêtes menées auprès des acteurs du milieu scolaire en Belgique (Duroisin et Beauset, 2021), à la Guadeloupe (Issaieva et al., 2020) et au Québec (Charland et al., 2021; Lanoix et al., 2021; Passaro et al., 2021), et à porter un regard plus pointu sur des enjeux particuliers tels le rôle de la perception de présence (Lanoix et al., 2021), le développement des compétences numériques des enseignants (Duroisin et Beauset, 2021) et la caractérisation de la pratique enseignante (Passaro et Venant, à paraitre). Dans un second temps, les participants seront invités à mettre en relief leurs résultats et observations dans une activité du type table ronde autour de questions portées vers l’avenir : Comment pourrait-on mieux préparer les élèves et les enseignants à une éventuelle mise en place d’un enseignement à distance occasionnel ou récurrent à long terme? Que devient la relation pédagogique dans un mode virtuel, quelle est sa nature, de quoi se nourrit-elle?
Organisateurs du symposium
Valériane Passaro, Fabienne Venant (Université du Québec à Montréal)
15 h 30 – 16 h – Communication 1
Enseigner l’histoire à distance sous la contrainte de la pandémie : regard sur les pratiques des enseignants du secondaire au Québec
Au printemps 2020, les enseignant(e)s d’histoire ont été confronté(e)s à un défi nouveau, pour la plupart : faire « basculer » leurs pratiques en présentiel vers un mode distanciel ou hybride. Ce défi, inédit par son ampleur et son caractère impératif, suscite des questions. La recherche en épinglera quatre. Quel est le degré de motivation à enseigner à distance des enseignant(e)s d’histoire du secondaire? Dans quelle mesure ont-ils évolué sur le plan de l’intégration des TIC? Quelles fonctions pédagogiques assignent-ils aux TIC? Leur profil et leurs représentations de l’enseignement de l’histoire influencent-ils ces fonctions assignées aux TIC? La collecte de données a été réalisée à l’aide d’un questionnaire en ligne. Il repose sur un quadruple cadre théorique. Les deux premiers concernent l’enseignement à distance et l’usage des technologies et portent sur les fonctions pédagogiques que remplissent les technologies éducatives (Alessi et Trollip, 1991; Basque, 2008; Basque et Lundgren-Cayrol, 2002; Bétrancourt, 2007; Bonk, Curtis, Cummings, Hara, Fischler et Lee, 2000; De Vries, 2001; Gérin-Lajoie et Papi, 2009; Séguin, 1997), et sur le processus d’intégration de celles-ci par les enseignant(e)s (Fiévez, 2017; Karsenti et Larose, 2005; Raby, 2004). Le troisième cadre théorique a trait aux représentations sociales (Abric, 1994a et b, 2003; Jodelet, 1989; Moscovici, 1989) de l’enseignement de l’histoire (Bouhon, 2009; Jadoulle, 2021). Le quatrième cadrage théorique concerne la motivation (Tardif, 1992; Viau, 1994).
Jean-Louis Jadoulle (Université TÉLUQ)
16 h – 16 h 30 – Communication 2
L’enseignement des mathématiques et des sciences en temps de pandémie : enjeux et perspectives
La crise de la COVID-19 a contraint l’ensemble du réseau scolaire à s’adapter à une situation hors du commun. Parmi les questions émergentes, celle des pratiques enseignantes en milieu numérique ressort (Stockless et al., 2018). Notre projet, en partenariat avec le Centre de services scolaire de la Capitale, vise à tirer le bilan des initiatives mises en place pour l’enseignement à distance des mathématiques et des sciences au 3e cycle du primaire et au secondaire. Par l’entremise de questionnaires en ligne puis de groupes de réflexion, nous avons notamment questionné les enseignants sur leur expérience et leur formation pour l’enseignement à distance et sur les contenus et modalités choisis pour l’enseignement et l’évaluation. Dans cette communication, nous partageons les résultats dégagés de l’analyse qualitative des données recueillies à propos de la pratique enseignante déclarée (Robert et Rogalski, 2002). Nous montrons comment l’équilibre entre les dimensions cognitive, médiative, personnelle et sociale/institutionnelle a été particulièrement ébranlé par le passage à l’enseignement à distance dans l’urgence. Ce regard nous permet de mieux cerner la nature et l’ampleur des problématiques entourant les composantes didactique et pédagogique de l’usage du numérique dans l’enseignement, et de dégager les enjeux de la recherche d’un nouvel équilibre incontournable dans le contexte postpandémie.
Valériane Passaro, Fabienne Venant, Stéphane Villeneuve (Université du Québec à Montréal)
Martin Baril (Centre de services scolaire de la Capitale)