Jeudi 18 novembre 2021
Bloc 4C Communications
Pratiques et pédagogies innovantes
10 h 30 – 11 h – Communication 1
Une formation par concordance pour préparer les futurs gestionnaires de projets à composer avec la complexité et l’incertitude : retour d’expérience d’une enseignante et de ses étudiants
Cette communication présente les tenants et aboutissants d’une formation par concordance en mode asynchrone expressément développée pour des étudiants de 1er cycle universitaire en gestion de projet. Cet outil d’apprentissage et d’évaluation formative, apparenté au test de concordance de script prisé depuis plusieurs années dans les programmes de sciences de la santé, vise à préparer les étudiants à appréhender la complexité et l’incertitude par l’entremise de leurs perceptions, de leurs raisonnements ou de leurs jugements face à des situations problèmes authentiques telles que celles qu’ils rencontreront dans leur futur contexte professionnel (CPASS, Deschênes, 2021). En gestion de projet, ces situations se rapportent par exemple à la présence de conflits interpersonnels ou interprofessionnels au sein des équipes de projet, à des problèmes de rendement des ressources humaines assignées aux projets, à des dilemmes éthiques, à l’insatisfaction de clients de projets, etc. Dans le cadre de la formation par concordance que nous avons conçue à l’aide de l’application Wooflash, les étudiants prennent d’abord connaissance de la situation problème décrite puis, après réflexions et, au besoin, s’être documentés, ils émettent leurs hypothèses suivant les questions posées. Par la suite, ils sont amenés à valider la concordance de leurs réponses avec les avis émis par un panel de gestionnaires de projet chevronnés. Pour conclure leur formation et confirmer le message clé véhiculé par celle-ci, ils sont invités à consulter les ressources mises à leur disposition. Outre l’exposé du design pédagogique de cette formation novatrice pour le domaine de la gestion de projet, cette communication prévoit une démonstration et des témoignages étudiants.
Marie-Claude Petit (École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal)
11 h – 11 h 30 – Communication 2
Soutenir l’apprentissage de la résolution de problèmes complexes par la mobilisation d’outils d’échafaudage numériques : le rôle de l’enseignant
Bien qu’elle soit reconnue comme une compétence du 21e siècle (Finegold et Notabartolo, 2016) nécessaire pour tout gestionnaire, la résolution de problèmes complexes (RPC) semble une compétence pour laquelle les diplômés récents éprouvent des lacunes lorsqu’ils entrent sur le marché du travail (AACSB, 2018). Celles-ci s’expliquent potentiellement par les méthodes pédagogiques couramment utilisées pour la développer (méthode des cas, approche par problèmes), car elles ne portent pas sur l’enseignement explicite d’une démarche applicable à divers problèmes (Smith, 2005; Velushchak, 2014). Comme la RPC en gestion implique généralement quatre étapes (élaboration de l’espace problème, développement de la solution, argumentation de la solution choisie et autoévaluation) (Ge et Land, 2004; Jonassen, 2011; Newell et Simon, 1972; Voss, Greene, Post et Penner, 1983), il nous a semblé prometteur de miser sur un enseignement explicite de cette démarche pour la développer. Cette recherche se base donc sur l’échafaudage (Bruner, 1983; Wood, Bruner et Ross, 1976), qui correspond à l’assistance d’un tuteur pour permettre à un étudiant de réaliser une tâche qu’il ne pourrait accomplir seul, et a mené à la conception d’outils d’échafaudage numériques (OÉN) (Doo, Bonk et Heo, 2020), pour aider les étudiants à résoudre trois problèmes complexes. Les résultats mixtes montrent une certaine influence des OÉN sur la RPC et soulignent que leur usage dépend, entre autres, de la perception d’utilité (Venkatesh et Davis, 2000). Ainsi, nous recommandons que l’enseignant joue un rôle actif pour montrer cette utilité et amener les étudiants à les exploiter adéquatement, tant en formation à distance qu’en présentiel.
Chantal Tremblay (Université du Québec à Montréal)
Bruno Poellhuber (Université de Montréal)
11 h 30 – 12 h – Communication 3
Pour une éducation à l’innovation au-delà du « makerspace »
En réponse au potentiel d’apprentissage des activités de fabrication numérique offertes à travers le mouvement « maker », de nombreux établissements d’enseignement construisent des makerspaces pour favoriser l’apprentissage « maker ». Malgré les efforts investis et les enveloppes budgétaires importantes accordées pour construire et équiper de tels espaces, les makerspaces en éducation sont souvent inoccupés ou difficiles à animer. Pour mieux comprendre les défis de la facilitation de l’apprentissage « maker », nous avons mené des entretiens avec trente personnes qui s’occupent d’un makerspace dans plusieurs contextes éducatifs privés, communautaires et parapublics au Québec. Les questions des entretiens se penchaient sur quatre catégories : le contexte de leur makerspace, la facilitation pour l’apprentissage, la communauté et les adaptations dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Dans cette communication, nous discutons d’une portion de nos résultats pour réfléchir sur les qualités requises chez une personne qui facilite des activités « maker ». Ce compte-rendu, réalisé à partir des résultats des entretiens, nous permettra de formuler des recommandations pour la préparation des enseignants et des facilitateurs de makerspaces.
Ann-Louise Davidson, Nathalie Duponsel (Université Concordia)
Nadia Naffi (Université Laval)