Vendredi 19 novembre 2021
Bloc 7C Communications
Apprentissage et numérique
10 h 30 – 11 h – Communication 1
Les badges numériques : valeur, confiance, reconnaissance et crédibilité
Au fil du temps, ce qu’un enseignant et d’autres professionnels ont appris à l’université lors de leur formation n’est aujourd’hui que la base nécessaire à l’apprentissage et à la maîtrise du savoir professionnel en cours de carrière (Tardif, 2018). Devant la multiplication des offres de formation continue et de la nature de celles-ci, la reconnaissance des acquis est un enjeu des plus importants, que le Conseil supérieur de l’éducation soulignait déjà il y a 20 ans (CSÉ, 2000). Les diplômes décernés par les instances gouvernementales à la fin des études secondaires, collégiales ou universitaires demeurent une référence reconnue, laissant présager un parcours rigoureux aux attentes précises. Avec l’avènement du numérique, d’autres parcours tout aussi rigoureux ont vu le jour et méritent aussi une forme de reconnaissance. Ils contribuent en effet au renforcement des compétences professionnelles des apprenants et, bien souvent, dans un mode de livraison plus flexible et ouvert que les formations dites traditionnelles. Ainsi, au terme de ces nouveaux parcours, une question demeure : quel type de reconnaissance recevra l’étudiante, le travailleur ou le professionnel démontrant l’acquisition de nouvelles connaissances ou le développement de nouvelles compétences? Et quelle en sera la crédibilité? C’est dans ce contexte que nous proposons un regard sur les badges numériques qui, sans se substituer aux diplômes et certificats plus classiques, peuvent plutôt les complémenter. La technologie vient ainsi soutenir cette démarche d’attestation d’acquis, par différents émetteurs, en assurant sa reconnaissance sous forme numérique de manière flexible et crédible (Garon-Épaule, 2015).
Maxime Pelchat, Sébastien Stasse (CADRE21)
11 h – 11 h 30 – Communication 2
Scénarisation pédagogique de simulations en réalité virtuelle au postsecondaire : « bons coups, bad coups » de la première itération d’une recherche collaborative
La réalité virtuelle est une technologie de plus en plus populaire en éducation. En effet, elle présente plusieurs caractéristiques ayant le potentiel de favoriser la réussite des étudiants. En sciences, elle permet notamment d’observer et d’interagir avec des objets invisibles ainsi que d’utiliser des équipements coûteux ou dangereux. Or, le fait de rendre accessible un outil technologique n’est pas suffisant à ce qu’il soit utilisé par les enseignants et efficace auprès des étudiants. Le scénario pédagogique entourant cet outil technologique est un des principaux déterminants de son efficacité. Nous avons ainsi entrepris une recherche collaborative visant à étudier la scénarisation pédagogique de simulations en réalité virtuelle dans des cours de biologie, de chimie et de physique au postsecondaire. Dans la première itération de cette recherche, 30 enseignants provenant de 6 cégeps et 1 université ont utilisé des simulations auprès de plus de 1500 étudiants. Nous présenterons les principaux constats issus des entrevues avec ces intervenants qui jettent un premier regard sur la façon dont les enseignants ont scénarisé ces simulations dans leurs cours et sur les perceptions des étudiants, constats qui permettront de raffiner les scénarios pédagogiques dans les itérations à venir.
Sébastien Wall-Lacelle (Cégep de Saint-Jérôme)
Bruno Poellhuber, Christine Marquis, Normand Roy (Université de Montréal)
Audrey Groleau (Université du Québec à Trois-Rivières)
11 h 30 – 12 h – Communication 3
Un dispositif d’autoformation aux connaissances technopédagogiques : une recherche orientée par la conception
La maîtrise de la compétence numérique dans le monde de l’enseignement actuel est un réel défi tant les besoins sont grands et multiples. La crise sanitaire récente a bien mis en exergue l’importance de cette compétence et les lacunes du personnel enseignant (Karsenti, Poellhuber, Roy et Parent, 2020). Non seulement le numérique offre de riches potentialités pour améliorer l’enseignement et l’apprentissage dans les différents domaines disciplinaires du préscolaire à l’universitaire (Lameul et Loisy, 2014), mais il représente également un objet d’apprentissage en soi (Bachy, 2014) et nécessite de nombreuses réflexions du point de vue social, éthique ou identitaire (MEES, 2019). Dans le cadre du projet La fabriqueREL (fabriquerel.org) financé par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES), nous avons été mandaté pour concevoir un dispositif de formation continue autoportant destiné aux enseignant(e)s francophones de niveaux collégial et universitaire qui enseignent à l’aide des technologies numériques (Desrochers, Meyer et Bourque, 2019). Ce dispositif d’autoformation dynamique pour l’innovation (DADI) a pour objectif de favoriser le développement du savoir technopédagogique disciplinaire (Bachy, 2014) des enseignant(e)s et de mieux les outiller pour faire face aux défis technopédagogiques qu’ils ou elles rencontrent dans leurs réalités pédagogiques quotidiennes. DADI leur permet d’avoir un meilleur portrait d’ensemble de leurs pratiques, de leur compétence numérique et d’être guidé(e)s vers des ressources d’autoformation personnalisées qui sont adaptées à leurs besoins individuels et à leurs contextes de formation. Nous avons choisi de mobiliser le modèle STPD de Bachy (2014) qui a été développé à partir du modèle TPaCK (Technological, Pedagogical and Content Knowledge) de Mishra et Koehler (2009) et des travaux de Berthiaume (2006) qui ajoute la dimension de l’épistémologie personnelle aux savoirs pédagogiques. Ce modèle nous est apparu parfaitement approprié, puisque non seulement il est accompagné d’un questionnaire validé et reconnu qui nous a permis de structurer les interactions de l’outil d’autopositionnement, mais en plus, il n’avait pas encore été structuré de manière à prendre vie dans un dispositif d’autoformation. Ainsi, toutes les dimensions du modèle STPD ont été décortiquées afin de proposer des questions et des interactions aux personnes utilisatrices afin de les orienter vers les ressources de formation les plus appropriées. Cependant, la mise en pratique du modèle STPD dans l’outil d’autopositionnement doit être étudiée et validée afin d’assurer une réelle applicabilité formative. En d’autres termes, il est nécessaire de vérifier si les interactions proposées sont significatives pour les personnes formées et si elles permettent de les diriger vers les ressources de formation adéquates. Dans le cadre de cette communication, nous présenterons les fondements et la structure du dispositif ainsi que la démarche mise en œuvre pour la construction des interactions. Nous présenterons également les outils méthodologiques que nous mettrons en place afin d’étudier la mise en pratique du modèle STPD et l’apport du dispositif pour l’apprentissage des personnes ciblées.
Florian Meyer, Marie-Eve Desrochers, Sonia Proust-Androwkha (Université de Sherbrooke)